Souvent ma vie ressemble à un roman : le moins qu’on puisse dire c’est que je n’ai pas le temps de m’embêter et parfois pas le temps d’écrire tout ce qu’il m’arrive, ni surtout la force… J’ai commencé pourtant avec Désenfantée, Déniaisée, Déterminée*… Je n’ai pas beaucoup d’imagination, je ne sais pas inventer des récits futuristes ou de la science fiction (sauf dans mes rêves qui sont dignes des meilleurs scénarii hollywoodiens) et je rêve (au sens figuré cette fois-ci), un jour, d’écrire un vrai bon roman policier… Mais je n’aurais jamais cru ce qu’il m’arriverait hier en rentrant chez moi après deux journées plus qu’intense !
En tant qu’éditrice, je reçois des manuscrits à n’en plus finir mais je ne m’attendais pas à recevoir une lettre papier, par la poste, adressée à mon nom perso, avec Courgette Editions entre parenthèse. Le tout dactylographié, y compris sur l’enveloppe (pour ne pas que je puisse éventuellement identifier la personne qui me l’a envoyée !) afin de me déblatérer tout un tas d’allégations sur une personne que j’ai croisée quelques fois et avec qui je n’entretiens même pas de contacts, ni réguliers, ni professionnels, ni même spécialement amicaux… si ce n’est que j’habite une petite région (et dans les faits, je n’habite même pas la ville que la dite personne).
Et je trouve cette méthode absolument scandaleuse, peu importe si ces allégations sont fondées ou non !
Qui peut nourrir autant de haine pour mener une enquête sur une personne, m’identifier malgré tout comme entretenant des liens avec cette personne, chercher mon adresse, aller à la poste pour m’envoyer une lettre A4 recto-verso? Oui, on sait facilement qui me suis sur les réseaux et j’ai plus de 1500 contacts « privés » sur fb de personnes que j’ai croisées dans la vraie vie mais avec qui je ne suis pas spécialement proche… Encore plus sur linkedin où mon réseau compte des personnes avec qui je suis « susceptible » de collaborer professionnellement et que je n’ai parfois jamais rencontrées ni même parlé (parce que au début, on acceptait tout le monde 😀 ) …
Dans ma vie, j’ai eu des inimitiés, et certaines personnes ont allumé des gros warnings chez moi ! Parfois sans preuves concrètes, avec certains éléments typiques des personnes manipulatrices : personnes peu fiables, flou dans les informations (affirmer qu’on a un diplôme universitaire ou qu’on bosse dans tel domaine de façon non vérifiable), dire tout et son contraire en fonctions des circonstances, souffler le chaud et le froid, personnalité « charismatique », « gourou» , et quand ça ne va plus, les jokers «maladies», «jalousie» , «femme», «racisme» (oui j’ai eu des claques par des «sœurs féministes», des «sœurs racisées», etc… ) Les personnes toxiques n’ont pas de genre, de couleur, d’appartenance politique (oui, oui, bien à gauche aussi, bien écolo aussi), de religion (oui, oui, des «piliers d’église» aussi) .
Mais jamais au grand jamais, il ne me viendrait à l’esprit d’envoyer de ce genre de courriers anonymes. Si les faits dont j’ai été personnellement témoin me semblent suffisamment graves pour que je prévienne des connaissances communes et les mettent en garde, je le fais ouvertement ! Je ne le crie pas sur les réseaux sociaux parce que je n’ai pas envie que la personne se prennent une vague de cyberharcèlement mais, je n’ai pas de souci à dire : « Tu connais 1 tel·le, moi aussi, il s’est passé ça, ça et ça. J’ai constaté cela, je trouve cela suspect/non éthique/méchant/non professionnel, je ne collaborai plus avec cette personne pour ces raisons. » Ca arrive, c’est triste. Mais c’est la vie et tout n’est pas aussi gentil et bisounours que je ne le voudrais malheureusement.
Bref, à toi qui m’a envoyé une lettre anonyme, tu me lis peut-être en ce moment, porte tes couilles ou tes ovaires (ou tout ce qu’il y a entre) pour parler platement (je trouverai une version plus poétique plus tard parce que là je suis encore trop choquée)… Quand tu as des trucs à dire, ne te cache pas derrière l’anonymat, assume tes propos ! Parce que crois-moi, tu ne vaux pas mieux que la personne que tu dénonces, peu importe que ce tu racontes soit vrai ou pas !
Si vous êtes encore là et que je n’ai pas perdu votre attention, je suis curieuse de savoir si ça vous est déjà arrivé !
PS : je ne sais pas si c’est corrélé avec Au-dessus des marécages, les oiseaux de Jacinthe Mazzocchetti, et la magnifique aquarelle de martinet noir d’Elise Pire en couverture, ou avec le faucon crécerelle qui sommeille en moi (texte écrit en atelier d’écriture avec Jacinthe et que je ne vous ai pas encore partagé) mais du coup, je me demande pourquoi on appelle ça un corbeau…
* Désenfantée, Déniaisée, Déterminée, Cindy Vandermeulen, Abrapalabra Editions, 116 p, 2025
