🚨Les pièges de l’édition: gare aux fausses maisons!

J’ai le plaisir de vous annoncer que Chloé, votre stagiaire préférée, est de retour (de toute façon il n’y a que moi, alors ce n’est pas comme si vous aviez le choix).

Si vous suivez Courgette Éditions, je présume que c’est parce que ce secteur vous intéresse. Peut-être même que vous avez envie de publier un roman un jour ? Pour ce faire, c’est une bonne idée de se renseigner en amont sur l’édition. Évidemment, je ne peux pas tout vous résumer en un seul article, alors on va se concentrer sur une thématique : comment repérer les pièges ? Parce que oui, il y en a et quand on n’est pas renseigné et trop pressé de réaliser son rêve, on peut très vite tomber dans le panneau. 

Il existe un piège récurrent : les maisons d’édition à compte d’auteur déguisées en maisons d’édition à compte d’éditeur. En gros, qu’est-ce que ça veut dire ? 

L’édition à compte d’auteur consiste à publier un livre aux frais de l’auteur. Ça signifie que les services éditoriaux lui seront facturés.  Ça peut être la correction, la mise en page, l’impression, la distribution, la diffusion… les services proposés peuvent varier. On peut donc souvent parler de prestataires de service et non d’éditeurs. À l’inverse, une maison d’édition à compte d’éditeur va prendre en charge tous ces aspects, y compris la commercialisation et la diffusion, le tout en se rémunérant sur la vente du livre, sans vous demander d’autres contreparties financières. Elle va vous accompagner en prenant un risque financier parce qu’elle croit en votre projet.

En Belgique, seules les maisons d’édition à compte d’éditeur peuvent être membres de l’ADEB. En collaborant avec elles, vous serez certain.es qu’elles respectent la charte de l’édition professionnelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

En quoi cela pourrait être problématique de signer chez une maison d’édition à compte d’auteur ? Pour commencer, cela peut vous faire perdre en légitimité en tant qu’auteurice. Le fait de payer pour se faire publier peut être mal perçu : on pourrait penser que vous avez été publié·es pour votre argent et non pour votre talent. Vous n’aurez également pas accès à certaines aides qu’octroie la Fédération Wallonie-Bruxelles : bourses, prix, aide à la mobilité pour les auteurices…

Le but ici n’est pas de dénigrer le travail ou le choix de qui que ce soit : si vous optez pour ce genre de services éditoriaux en connaissance de cause, tant mieux. Le souci, c’est que parmi ces prestataires, il y en a qui jouent sur l’ambiguïté.  Pour ne pas vous faire avoir, retenez qu’une maison d’édition à compte d’éditeur :

·       Ne vous demandera pas de participation financière pour la publication de votre manuscrit.

·       A une ligne éditoriale définie et n’accepte pas tout et n’importe quoi. Si elle accepte tous les manuscrits en vous faisant de grandes promesses, ça doit vous mettre la puce à l’oreille. Allez donc voir sa ligne éditoriale et ce qu’elle produit sur son site internet. 

·       Ne vous fera pas de faux espoirs. Rappelez-vous que vous n’êtes pas lié·es par une obligation de résultat. La maison d’édition mettra tout en œuvre pour que le livre fonctionne, mais il y a des facteurs qu’elle ne maîtrise pas.

Lisez attentivement toutes les clauses du contrat que vous signerez et retenez bien que si vous devez payer quelque chose, par exemple, un nombre minimum d’exemplaires, c’est que c’est vous alors, l’acheteur·se de votre propre livre. Les auteurices qui souhaitent acheter leurs livres bénéficient d’une ristourne préalablement déterminée, mais rarement en dessous des 30 %. 

PS : Gardez en tête que ça vaut aussi pour certains prestataires de service dans le cas où vous souhaitez vous auto-éditer, spécialement dans le cas de la diffusion et de la distribution.  L’idéal est toujours que la personne vous propose un pourcentage sur les ventes réalisées et non un montant fixe avant de faire ne fut-ce qu’une vente !  Sur ce, je retourne au boulot. Avez-vous déjà été confronté·es à ce genre de situations ? Comment avez-vous réagi ? Faites-le moi savoir en commentaire.