Comprendre un livre que personne ne m’avait montré
Quand j’ai commencé mon stage, je n’avais jamais entendu parler de Déborder Bolloré. Le livre n’était pas dans mon environnement, pas dans mes fils d’actualité, pas dans les conversations que j’avais. Et, soyons honnêtes, pas dans les médias que je suivais non plus. C’est en faisant des recherches par la suite que j’ai compris à quel point cette invisibilité reflète justement le problème présenté par l’ouvrage.
Le livre aborde la concentration des médias, la manière dont certains groupes façonnent ce qui est visible et ce qui ne l’est pas. En le découvrant, j’ai eu l’impression d’ouvrir une porte sur un sujet que j’aurais dû connaître bien plus tôt. Et clairement, ce n’est pas le genre d’ouvrage que l’on présente sur une grande émission télé un vendredi soir.
Le fait de découvrir un texte aussi pertinent, uniquement parce que je suis stagiaire dans une des maisons d’édition qui l’a coédité, m’a confronté à une question essentielle : comment un livre aussi important peut-il rester aussi silencieux dans l’espace public ?
On a tendance à croire que si un sujet est important, on en parlera forcément quelque part dans l’actualité. Mais ce livre prouve le contraire : un contenu peut être essentiel, documenté, percutant, et pourtant, quasi-inexistant dans les médias dominants. Le silence autour de Déborder Bolloré n’est pas anodin, il montre exactement ce que le collectif dénonce, à savoir la capacité d’un groupe privé à orienter la perception du réel… parfois simplement en décidant de ne rien montrer.
Cette découverte m’a poussée à reconsidérer ma manière de consommer l’information et ce que j’attends des médias. Découvrir Déborder Bolloré m’a appris une chose simple : dans un paysage médiatique saturé, ce n’est pas toujours ce qui est le plus important qui apparaît. Parfois, c’est ce qui arrange le mieux ceux qui décident.
