đŸ›«Carnet de voyage : premiĂšres impressions du BĂ©nin, mes premiers pas sur le continent africain👣.

Il y a des voyages qui ne se contentent pas de nous dĂ©placer gĂ©ographiquement, ils dĂ©placent aussi nos repĂšres intĂ©rieurs. Le BĂ©nin, c’est cela pour moi : un basculement entre le connu et l’inattendu. Avant mĂȘme d’atterrir, le ton Ă©tait donnĂ©. Dans l’avion, la magie des connexions a opĂ©rĂ© : CĂ©cile a reconnu une connaissance qu’elle suivait sur MĂ©ta. DĂ©jĂ , les rĂ©seaux prennent vie au-delĂ  des Ă©crans.

Mais ce sont les dĂ©tails du quotidien qui m’ont le plus frappĂ©e. Une chaleur Ă©crasante, 32 degrĂ©s jour et nuit, moi qui ne supporte la chaleur, j’ai les bras qui collent au plastic de mon pc quand j’écris. J’ai l’impression de tout faire au ralenti.  Une coupure d’électricitĂ© de seize heures. Puis, l’eau qui ne coule plus. Pas de drame, pas de discours misĂ©rabiliste. Juste un rappel brutal et nĂ©cessaire : chez moi, j’appuie sur un bouton, la lumiĂšre s’allume. Je tourne un robinet, l’eau jaillit. Ce n’est pas un miracle, mais un privilĂšge invisible quand il fait partie de la routine. Et je ne parle mĂȘme pas de la rĂ©alitĂ© des menstrues pendant ces coupures, oui oui, les hommes qui voyagent ou les personnes qui n’en ont pas (ou plus) peuvent difficilement se l’imaginer, de mĂȘme que l’impact sur le travail !

Ici, la rĂ©alitĂ© s’étire diffĂ©remment, entre quartiers riches Ă  gĂ©nĂ©rateurs et puits privĂ©s, et d’autres oĂč l’attente fait partie du quotidien.  Faire partie de la classe « moyenne Â»  est une rĂ©alitĂ© qui tend Ă  disparaitre en Belgique
 et les derniers Ă©vĂšnements politiques chez nous ne nous augurent rien de bon.

Ce n’est pas un choc. PlutĂŽt une mise au point. Comme si le voyage rĂ©glait la focale sur des dĂ©tails qu’on oublie de regarder. Pourtant, la rĂ©silience et la crĂ©ativitĂ© sont partout. Nous avons dĂ©couvert un livre magnifique, une couverture cartonnĂ©e, entiĂšrement rĂ©alisĂ© au BĂ©nin. Une preuve que l’édition peut s’inventer ailleurs, diffĂ©remment, avec des savoir-faire qui n’ont rien Ă  envier Ă  ceux du Nord.

Ce voyage n’est pas seulement une traversĂ©e de continents. C’est un tĂ©moin silencieux des contrastes, des richesses invisibles, des failles et des forces. Il remet des choses en place, pas pour juger, mais pour comprendre. Et c’est dĂ©jĂ  beaucoup.

Les prochains articles vous parleront de la sortie officielle d’En mĂąle d’Ă©motions et des rencontres inspirantes faites sur place. Mais il fallait d’abord poser ces premiers pas, ancrĂ©s dans le rĂ©el.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces HTML tags et attributes:

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>