🛫Entre Belgitude et Bénitude : deux rencontres diplomatiques

Si vous tombez sur cet article par hasard, je vous raconte ma vie d’éditrice en mission au #bénin. Dans le cadre de la promotion de la co-édition avec Savanes du Continent du livre En mâle d’émotions, nous avons pu nous entretenir avec Madame Sandrine Platteau, ambassadrice de Belgique et avec Monsieur William Codjo, président de l’ADAC (Association pour le Développement des Arts et de la Culture)

Madame Sandrine Platteau, l’ambassadrice de Belgique au Bénin, est venue à notre rencontre à la galerie Zato, où sont exposées les photos de Cécile Quenum en lien avec le livre. Prendre le temps d’un échange, dans un emploi du temps sûrement bien chargé, c’est déjà un signe fort. Et bien sûr, nous avons abordé un sujet qui nous tient à cœur : l’avenir de la culture en Belgique.

🎭 Une inquiétude grandissante pour la culture en Belgique

Si cette rencontre nous a donné un bel élan, l’actualité est venue assombrir le tableau. Nous avons appris que les aides ponctuelles au secteur du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles sont totalement paralysées. Concrètement, toutes les demandes d’aides des éditeurs, libraires, auteurs et bibliothèques publiques sont gelées. Et ce n’est pas tout : les aides pluriannuelles ne seront pas indexées, et des propositions émergent pour alourdir considérablement la pression fiscale sur les droits d’auteur.

L’Association des éditeurs belges (ADEB) et Assucopie tirent la sonnette d’alarme : une augmentation du précompte mobilier sur les droits d’auteur de 15 % à 20 % est sur la table, ainsi qu’une redéfinition des secteurs concernés. En gros, cela reviendrait à taxer davantage les auteurices et artistes, tout en permettant à d’autres secteurs sans lien avec la création de profiter de ce régime. Cherchez l’erreur !

Il faut bien entendu prendre des mesures pour éviter les abus mais il serait incompréhensible de pénaliser encore davantage celles et ceux qui font vivre la culture. Une augmentation à 20 % aurait des conséquences directes sur les revenus des auteurs et éditeurs, dans un secteur déjà fragilisé. Nous appelons donc au maintien d’un cadre fiscal juste et équitable.

📅 Un petit bout de culture offert à l’ambassadrice

Malgré ce contexte tendu, on garde le cap. Et pour marquer cette rencontre avec l’ambassadrice, je suis allée lui déposer un exemplaire de notre calendrier sur les masculinités alternatives ! Oui, celui de 2022 mais il reste à la fois outil de planification et support de réflexion 😉, avec les magnifiques photos d’Isabelle Belloi et l’accès aux podcasts réalisés avec les modèles. Parce que la culture, ce n’est pas juste un loisir, c’est un vecteur de changement et de dialogue. (Vous ne pensiez quand même pas que j’allais pilonner le stock ? Vous pouvez toujours l’acheter à moitié prix (ou donner plus) pour soutenir le projet !)

🌍 Tisser des liens, encore et toujours

Cette dynamique de rencontres et d’échanges ne s’arrête pas là. Nous avons également eu l’opportunité d’être reçues par William Codjo, président de l’ADAC (Association pour le Développement des Arts et de la Culture), chaleureusement recommandé par David Gaquère de WBI (Wallonie-Bruxelles International). Son engagement inspirant pour la promotion de la culture au Bénin nous a remonté le moral !

Car oui, le Bénin l’a bien compris : soutenir la culture et le livre est essentiel ! Comme en Belgique, le secteur de l’édition vit dans l’ombre de la même grande sœur imposante, la France, pour ne pas la citer. Pourtant, la « belgitude » et la « bénitude » ont bien des choses à offrir et sont largement appréciées. Et l’édition indépendante a plus que besoin de soutien pour pouvoir faire sa place face à la puissance des grands groupes !

À nous de continuer à créer des ponts et à faire entendre nos voix, au Bénin, en Belgique et ailleurs. Parce que sans culture, pas de démocratie. Et sans soutien, pas de culture viable.

Affaire à suivre… et à défendre !